Le bon moment pour changer son assurance de prêt

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Changer d’assurance de prêt n’a rien d’une lubie passagère. Derrière ce choix, il y a souvent la volonté de reprendre la main sur son crédit immobilier, d’ajuster sa protection ou, tout simplement, d’alléger la facture. Pourtant, la question du « quand » reste un vrai casse-tête pour beaucoup d’emprunteurs, tiraillés entre les conditions des banques et les évolutions de leur propre situation.

Quand peut-on modifier son assurance emprunteur ?

À l’instant où le contrat de crédit immobilier se signe, l’emprunteur n’est pas obligé d’accepter l’assurance proposée d’office par la banque. Il a le droit d’explorer les offres du marché et de sélectionner lui-même son contrat d’assurance de prêt. Pour ceux qui choisissent tout de même la couverture de leur banque, la loi Hamon permet de changer d’assurance au cours des douze premiers mois suivant la signature du prêt.

Passée la première année, la loi Bourquin entre en jeu : elle autorise à résilier son assurance de prêt chaque année à la date anniversaire du contrat. En pratique, nombre de changements interviennent lors d’une renégociation de prêt ou lors d’un rachat de crédit par une autre banque, lorsque l’assuré cherche à adapter sa couverture à une nouvelle situation financière.

Gardez à l’esprit que l’état de santé, l’âge ou même un changement de profession peuvent influencer le montant de la cotisation et la qualité des garanties. Dès lors que votre profil évolue, arrêt du tabac, nouvelle activité professionnelle, risque réduit, il devient pertinent de solliciter une révision du tarif de votre assurance emprunteur, indépendamment du crédit en cours.

Changer d’assurance de prêt : que dit la loi Hamon ?

La loi Hamon a ouvert la voie à une mobilité nouvelle : pendant un an à compter de la signature du prêt, toute assurance souscrite après le 26 juillet 2014 peut être remplacée sans frais, ni pénalité. Seule condition : trouver un nouveau contrat d’assurance emprunteur avec un niveau de garantie équivalent à celui exigé par la banque.

La banque dispose alors de dix jours, une fois le nouveau contrat reçu, pour accepter ou refuser la substitution. Si elle refuse, tant que la nouvelle assurance ne propose pas des garanties strictement équivalentes, le contrat initial continue de s’appliquer. À l’inverse, si la banque donne son accord, elle doit établir un avenant au contrat de prêt, mentionnant notamment le nouveau taux effectif global.

Pour officialiser la démarche, l’assuré doit prévenir sa compagnie d’assurance par lettre recommandée, en précisant :

  • sa volonté de mettre fin à son contrat d’assurance de prêt ;
  • l’accord de la banque sur la nouvelle assurance ;
  • la date effective de prise en charge par la nouvelle couverture.

Attention : l’assureur doit recevoir cette lettre de résiliation au plus tard quinze jours avant la fin du délai de douze mois. La résiliation prend effet dix jours après la réception de l’accord ou, si c’est plus tard, à la date de début de la nouvelle assurance.

Résiliation annuelle : une liberté nouvellement acquise

Depuis février 2017, la loi permet à tout souscripteur de modifier son assurance de prêt chaque année, à la date anniversaire du contrat. Cette résiliation annuelle donne la possibilité de revoir sa couverture et de comparer régulièrement les offres, tout au long de la durée du crédit immobilier.

Choisir l’assurance emprunteur qui vous correspond

Pour sélectionner une assurance emprunteur vraiment adaptée, il faut d’abord évaluer précisément les risques liés à votre crédit immobilier. Les garanties incluses dans chaque offre sont détaillées dans les conditions générales du contrat : décès, invalidité, incapacité de travail…

Les antécédents médicaux et professionnels jouent également un rôle clé, tout comme la nature du prêt souscrit. Chaque compagnie d’assurance applique ses propres critères et tarifs : comparer plusieurs devis s’impose pour obtenir la meilleure adéquation entre protection et coût.

Il ne faut pas sous-estimer non plus les frais liés au changement : souscription à un nouveau contrat, formalités médicales éventuelles, délais de carence… Avant toute modification, relisez attentivement chaque clause pour éviter toute déconvenue. Un détail oublié aujourd’hui peut se transformer en mauvaise surprise demain.

En somme, bien choisir son assurance emprunteur, c’est s’assurer une couverture sur mesure et éviter les mauvaises surprises liées à une protection inadaptée.

Banques : des assurances emprunteur standardisées, pas toujours optimales

Certes, les banques mettent en avant leurs assurances emprunteur, souvent tarifées au plus juste en fonction du profil de l’emprunteur. Mais ces contrats collectifs ne brillent pas toujours par leur souplesse.

Leur principal défaut ? Une couverture figée, qui ne s’ajuste pas à la situation de chaque souscripteur. Cela peut mener à une protection trop large, inutilement coûteuse, ou à l’inverse, à des garanties insuffisantes en cas de coup dur.

En optant pour l’assurance proposée par la banque prêteuse, il devient difficile de négocier les frais ou de personnaliser les garanties. Si vous souhaitez ensuite changer d’assurance, la procédure se révèle souvent plus rigide que pour un contrat individuel souscrit auprès d’un assureur externe.

Reste que choisir l’assurance de sa banque présente aussi des atouts : connaissance de votre dossier, rapidité de souscription, moins de paperasse. Cela peut faire la différence si votre situation médicale ou financière est déjà bien connue de l’établissement.

Avant de trancher, prenez le temps de comparer chaque option, d’examiner les détails techniques et d’anticiper les évolutions possibles de votre situation. Car, au bout du compte, changer ou non d’assurance de prêt, c’est parfois s’offrir la possibilité de réécrire les règles du jeu à son avantage.