Déclaration fiscale Abritel : comment ça se passe et que déclarer ?

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Depuis 2020, les plateformes de location saisonnière transmettent automatiquement les revenus générés par leurs utilisateurs à l’administration fiscale. Des erreurs de déclaration ou l’oubli de certains revenus exposent à des redressements et à des pénalités. Le régime fiscal appliqué dépend du montant perçu, du type de bien loué et du statut du propriétaire.

Certaines exonérations spécifiques existent, mais elles répondent à des conditions strictes rarement connues. La déclaration en ligne impose le choix d’un régime d’imposition adapté, sous peine de voir l’administration en appliquer un par défaut.

Louer sur Abritel et Airbnb : ce que dit la loi aujourd’hui

Mettre son logement en location sur Abritel ou Airbnb ne se résume plus à poster une annonce en ligne. Depuis la loi pour une République numérique et la refonte du code du tourisme, les locations meublées touristiques sont strictement encadrées. Si vous souhaitez louer votre résidence principale jusqu’à 120 jours par an, une déclaration préalable en mairie est souvent obligatoire, notamment à Paris et dans bien d’autres grandes villes.

Les plateformes telles qu’Airbnb, Abritel, Booking ont désormais un rôle clé. Elles transmettent chaque année à l’administration fiscale le détail des revenus issus de la location. L’époque où l’on pouvait passer entre les mailles du filet est révolue : tout euro perçu, même pour la location d’une simple chambre, doit être déclaré.

Le type de bien que vous louez conditionne votre régime fiscal. Pour une location meublée standard, les revenus relèvent du micro-BIC si vous ne dépassez pas 77 700 euros par an, sinon du régime réel, accessible aussi sur option. Louer en courte durée est considéré comme une activité commerciale, impliquant parfois l’inscription au registre des entreprises et l’attribution d’un numéro SIRET.

La réglementation varie selon la ville. À Paris ou dans d’autres grandes agglomérations, la pression monte d’un cran : déclaration obligatoire, mesures de compensation pour les résidences secondaires, contrôles renforcés. Louer via Airbnb ou Abritel signifie donc accepter un niveau de vigilance élevé de la part des services fiscaux et des autorités du logement. La transparence s’impose, la fiscalité s’ajuste.

Quels revenus et taxes devez-vous déclarer en tant que loueur saisonnier ?

Que la location soit ponctuelle ou régulière, chaque euro touché grâce à Abritel ou toute autre plateforme doit figurer dans la déclaration adressée à l’administration fiscale. Les revenus locatifs issus de la location meublée saisonnière sont à intégrer dans la catégorie des bénéfices industriels et commerciaux (BIC) lors de votre déclaration annuelle. Deux options : le micro-BIC (jusqu’à 77 700 euros de recettes par an, avec abattement forfaitaire de 50 %) ou le régime réel (au-delà de ce seuil ou sur choix volontaire), qui permet de déduire les charges réelles.

Les plateformes telles que Airbnb, Abritel ou Booking adressent directement à l’administration les montants bruts encaissés. Néanmoins, la déclaration des revenus incombe toujours au propriétaire. Attention à ne pas confondre chiffre d’affaires et bénéfice : le fisc veut connaître la totalité des recettes, avant tout retrait de frais ou commissions.

Taxes et prélèvements à anticiper

Voici les principaux prélèvements qui s’appliquent aux locations saisonnières :

  • Prélèvements sociaux (17,2 %) prélevés sur le bénéfice réalisé.
  • Taxe de séjour, parfois collectée par la plateforme ou à reverser à la commune selon la réglementation locale.
  • Cotisation foncière des entreprises (CFE), exigée dès que l’activité génère des recettes régulières, sauf cas spécifiques pour certains loueurs non professionnels.

La TVA n’est concernée que si vous proposez des services para-hôteliers (petits-déjeuners, ménage quotidien…), ce qui reste rare dans la location meublée classique. Pour un loueur en meublé professionnel (LMP), il faut surveiller le seuil de recettes et l’organisation de l’activité sous peine de passer sous un régime fiscal plus contraignant.

Étapes clés pour remplir correctement votre déclaration fiscale Abritel

Identifier le bon formulaire

Avant toute chose, choisissez le formulaire adapté : la déclaration 2042 C PRO pour le micro-BIC, la 2031-SD si vous relevez du régime réel. Ce choix conditionne les rubriques à remplir et les documents à fournir. Pour les loueurs en meublé non professionnels restant sous les plafonds du micro-BIC, la déclaration classique est suffisante.

Collecter l’ensemble des données issues des plateformes

Chaque année, Abritel, Airbnb et consorts vous transmettent un récapitulatif détaillé de vos revenus locatifs. Inscrivez l’ensemble des montants bruts encaissés au titre de l’année fiscale, sans déduire commissions ou frais de service. Les chiffres déclarés doivent correspondre à ceux communiqués à l’administration, et non au solde de votre compte bancaire.

  • Inscrivez le montant brut perçu dans la case dédiée à la location meublée.
  • Si vous relevez du micro-BIC, l’abattement de 50 % se fait automatiquement.
  • En régime réel, joignez la liste précise de vos charges (intérêts d’emprunt, travaux, frais de gestion, assurances…).

Respecter la cohérence entre les déclarations

L’administration confronte systématiquement les données transmises par les plateformes avec vos déclarations. Il est donc indispensable que vos chiffres concordent parfaitement avec ceux d’Abritel ou d’autres opérateurs. Un simple écart peut entraîner une demande d’explication, voire un contrôle.

Déclarer ses revenus Abritel ne s’improvise pas. Prendre le temps de se documenter, d’anticiper et de vérifier chaque donnée limite grandement les mauvaises surprises.

Jeune homme remplissant un formulaire fiscal dans un bureau à domicile

Conseils pratiques pour éviter les erreurs et les pénalités fiscales

Vérifiez la cohérence des montants déclarés

Les revenus issus de plateformes comme Abritel ou Airbnb sont déjà dans le radar de l’administration fiscale. Vérifiez que chaque montant déclaré correspond exactement aux chiffres transmis par les plateformes. Le moindre écart, même infime, attire l’attention de la direction générale des finances publiques.

Gardez une documentation irréprochable

Rassemblez tous les justificatifs concernant vos locations meublées touristiques : contrats, quittances, relevés bancaires, échanges avec les locataires. Cette organisation facilite les vérifications en cas de contrôle fiscal, qu’il s’agisse d’une location via Abritel ou Airbnb. L’administration réclame souvent ces documents dès le premier contact.

  • Le relevé annuel des revenus fourni par Abritel ou Airbnb
  • La copie de votre déclaration 2042 C PRO ou 2031-SD suivant votre régime
  • Le détail de vos charges pour le régime réel

Respectez les obligations de déclaration au niveau local

Dans certaines communes, Paris en tête, une déclaration préalable auprès de la direction du logement et de l’habitat est obligatoire. S’en dispenser expose à des sanctions sévères, avec des amendes pouvant grimper à 50 000 euros par logement.

Anticipez les risques de contrôle fiscal

Les contrôles se multiplient, surtout dans les zones où la location saisonnière explose. Paris, par exemple, n’hésite pas à porter les dossiers litigieux devant le tribunal pour faire respecter la réglementation. Loueurs et propriétaires, gardez l’œil ouvert : le respect des règles limite l’impact financier d’un éventuel litige.

La fiscalité de la location saisonnière n’a plus rien d’une zone grise. Tout est tracé, vérifié, recoupé. Sur Abritel comme ailleurs, la vigilance s’impose. Reste à savoir qui, du propriétaire ou du fisc, saura le mieux anticiper le prochain contrôle.